Visuel principal de l’article
Contenu national
Thème
Prise de position
Commune
Clamecy

L'équipe de Clamecy découvre "Église Verte" avec les frères franciscains de Vézelay

Paragraphes de contenu
Ancre
0
Texte

La priorité numéro 2 de notre projet de délégation Bourgogne nous invite à "agir ensemble pour contribuer à une société meilleure qui réponde à l’urgence écologique". Mais comment faire et par quoi commencer ? Cette priorité faisant écho à la démarche « Église Verte » lancée par les Églises de France pour inscrire le soin de la Création dans la durée, les bénévoles de l’équipe locale du Secours Catholique de Clamecy, dans la Nièvre, ont  souhaité se rapprocher des frères franciscains de la Cordelle, à Vézelay, qui ont entamé cette même réflexion pour obtenir le label Église Verte, espérant être inspirés par leur cheminement.

Mercredi 15 mai, quelques bénévoles et paroissiens du secteur de Clamecy se sont donc rendus à la Cordelle, à la rencontre de frère Patrice. Mais d’abord, ce fut la découverte du lieu, à l’écart du village, paisible et jouissant d’une belle vue sur la campagne vézelienne. Frère Patrice nous accueille dans ce qu’il reste du cloître du 17ème siècle. Trois frères vivent encore dans cet ermitage.

Petit point d’histoire

En 1146, Bernard de Clairvaux est choisi pour prêcher la nouvelle croisade à Vézelay. L’église étant trop petite pour contenir la foule, il choisit de s’installer en pleine nature. C’est un triomphe. Une grande croix puis une chapelle sont construites pour commémorer l’événement. C’est cette chapelle qui sera prêtée par les moines Bénédictins de Vézelay à quelques premiers compagnons de François d’Assise qui arrivent sur ce lieu en 1217. Le nom « La Cordelle » vient de ces frères Franciscains, appelés longtemps « Cordeliers » à cause de la corde qui leur servait de ceinture. La Cordelle devient le lieu de la première présence franciscaine en France et depuis 20 ans est le point de départ du pèlerinage vers Assise, en Italie.

Mais revenons à ce qui nous intéresse, Église Verte.

La Cordelle a une vocation d’accueil pour des temps de prière et de ressourcement. Mais le lieu ne peut plus aujourd’hui répondre à cette attente. C’est une passoire énergétique, humide, qui manque d’espaces de réception. Il fallait repenser un projet global pour revaloriser ce lieu, en intégrant dans leur réflexion l’écologie franciscaine issue du Cantique des Créatures de Saint François. C’est assez logiquement que les frères ont été invités à intégrer la démarche Église Verte.

Du temps et des défis

Pour démarrer, les frères ont dû réaliser un éco-diagnostic. C’est un document type fourni par le label Église Verte qui aide ses utilisateurs à n’oublier aucun aspect de la vie quotidienne. Tout est passé au crible et cela prend du temps. Chaque habitude, chaque usage et manière de faire est questionnée et il y a de multiples possibilités de faire autrement. Tout est mis sur la table et fait l’objet d’un débat.

Le premier défi des frères : lier cette démarche à leur manière de vivre globale, alternant entre temps de travail et temps de prière. Restaurer la Cordelle est un chantier colossal et l’on a vite fait de se perdre dans le dédale administratif et technique que cela représente. Les temps de retraite dans la nature, les temps de ressourcement ne doivent pas pâtir de la mission.

Deuxième défi : trouver des compromis ! Les trois frères partagent le souci commun de préserver la Création mais la traduction concrète qu’ils en font est très différente d’un individu à l’autre. Cela a été une première prise de conscience. Trouver un chemin commun qui tienne compte des affinités et contraintes de chacun n’est pas chose aisée. L’erreur serait de se recroqueviller dans sa bulle quand il nous paraît que l’autre ne comprend pas.

Pas de réponse parfaite !

Frère Patrice retient de cette démarche que l’on est toujours dans la complexité. Il faut faire des choix, mais il n’y a pas de choix pur. Aucune solution n’est parfaite. On est toujours dans le compromis entre l’écologie, l’éthique et le réaliste. Ce qui compte, c’est de progresser et c’est plus difficile de le faire ensemble, en communauté. Cela nécessite de l’écoute et du respect mutuel, le respect des besoins de chacun et surtout le désir d’avancer.

Des raisons d’espérer, le courage d’agir

Les frères reçoivent des jeunes pour des chantiers solidaires. C’est très stimulant car ils ont des convictions, ils poussent et insistent pour que nous changions nos pratiques. Cela nous rappelle que la conversion est nécessaire et urgente. Nous sommes attendus par la jeune génération !

Le Cantique des Créatures nous invite à rendre grâce pour les beautés qui nous entourent. Mais frère Patrice nous met en garde : nous ne pouvons plus être « fleur bleue », notre engagement ne doit pas être une coquille vide ! Rendre grâce, oui, mais si je mesure ma responsabilité envers la Création. Cela m’engage, m’oblige. Il faut trouver la force d’aller à contre-courant de nos usages de consommation sans rajouter à l’angoisse et à l’anxiété qui sont démobilisatrices.

Nous ne sommes pas seuls ! Les frères franciscains nous l’assurent : « on peut vivre une relation apaisée avec la Création ».

Il suffit de se lancer !
 

Ancre
Titre du paragraphe
Diaporama
Image
Image
Image
Image
Image
Image
Image